vendredi 24 avril 2009

pour la Sécurité Des Français


Aujourd'hui - même s'il est minuit passé et que l'événement dont je vais vous parler a eu lieu à 6h00 - aujourd'hui, disais-je donc, la rue Lionnaise a été le théâtre du dénouement de la tragédie en trois actes dit "du Bunker du Bon Coeur".

En effet, au 48 de la sus-mentionnée rue Lionnaise (nommée ainsi plutôt que "Lyonnaise" car cette rue de la Doutre débouchait autrefois sur la route menant au Lion d'Angers) est sise une grosse bâtisse, autrefois orphelinat appartenant à une congrégation religieuse puis racheté par la municipalité angevine (voir quelques photos du lieux).

Ce lieu, laissé à l'abandon depuis une quinzaine d'années, a été squatté par de SDF (genre punk anarchistes, qui boivent de la bière et qui ont des chiens). Le premier acte se déroule sans accroc, ces jeunes - Saoul Des Fois - sont du genre plutôt tranquilles, les gros chiens sont impressionnants mais gentils.

Le second acte commence il y a quelques mois quand les squatters apprennent par un collectif de sans papiers que plusieurs de ces derniers sont à la rue. Ce sont des Africains: érythréens, soudanais, qui fuient la situation catastrophique de leur pays. Ni une ni deux, les PAC (Punk à chiens) proposent de partager le bâtiment. Certains sont demandeurs d'asile enregistrés et en attente du sésame administratif qui leur permettra de rester pendant un temps en France, d'autres ont déjà obtenus ce fameux papier vert ou jaune (en fonction de la durée d'asile autorisée) et certains enfin, sont là en toute "illégalité"... sans papiers, Seuls Dépendants Fragiles, la totale! A ces PAC et à ces africains s'ajoutent depuis trois mois environs des Roms.

C'est cette faune interlope qui m'a vu débarquer dimanche dernier dans la cour du lieu. S'y "organisait" un pique-nique Social d'un Dimanche Fébrile... Une affichette proposait aux voisins curieux de venir rendre visite à ces si étranges locataires du 48. L'heure était grave puisque tout annonçait une prochaine expulsion : la mairie prétendait avoir trouvé une solution de relogement pour une dizaine de personnes... Pas question de quitter les lieux qui ont été aménagés avec les moyens du bord, certes, mais quand même : eau et électricité ont été détournées de je ne sais où et des tapis et des matelas rendent les chambres vivables. Mais surtout, que faire des autres squatters?

Dénouement : ce matin à 6h00, les forces de l'ordre (appelées autrefois, il paraît, "gardiens de la paix") ont apporté un peu de leur ordre à tout ce bordel : les SDF, dehors, c'est normal, c'est leur place... Les étrangers, dans un car, c'est plus propre : on dirait un car de touristes qui rentreront bientôt chez eux. Les roms sont dans une situation spéciale car ils ont accepté une reconduite (achetée) à la frontière. Quid des Africains… reconduite pour eux aussi? Affaire à suivre.

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